25-26 juillet : WE dans la maison des Bobo et des Dioula, escapade à Banfora

Publié le par Marie

Après une petite mission d’exploration à Bobo-Dioulasso pour le travail de recherche dont j’ai parlé il y a 2 semaines sur ces pages (« Entre villes et villages, blablabla, tsoin-tsoin… »), Pierrick m’a rejoint dans le Sud pour passer un chouette-cool WE d’anniversaire (hé oui, pour ceux qui avait oublié). Je vous passe les détails de la mission, qui a consisté à présenter la recherche et l’équipe aux autorités sanitaires et à faire un premier travail de « débroussaillage » dans la jungle urbaine de Bobo. J’aurai l’occasion de revenir sur la situation particulière de la ville en ce qui concerne le VIH, puisqu’une mission d’1 mois est prévue pour septembre.


Bobo-Dioulasso est la deuxième ville du pays. Elle a été fondée aux alentours de l’an 1000 par des cultivateurs Bobo venus du Mandé (ouest). Le fondateur de la ville aurait passé une nuit à cet endroit avec sa femme. Cette dernière a reçu la visite des génies du lieu pour lui annoncer de rester sur cette terre, car elle allait engendrer un grand peuple. Plus tard, avec l’arrivée des commerçants Dioula venus du Sud, le village a pris le nom de Sya, du nom d’une fille du patriarche. Cette fille, connue pour sa générosité, était vendeuse de dolo (bière de mil), et les gens qui se rendaient dans son cabaret (bar à dolo) disaient « Je vais chez Sya ». A force, le village a pris ce nom ! Voilà pour la légende…


Les vieux quartiers de Bobo, Dioulasso-ba, est l’une des attractions touristiques à voir à Bobo. La visite commence sur la place de l’ancienne mosquée, un beau bâtiment en banco érigé vers 1890. Puis on visite une petite partie des 4 quartiers qui constituent le cœur historique de la ville : le quartier des marabouts, le quartier des musulmans, le quartier des forgerons et le quartier des musiciens. Lors de notre visite, on a profité pour boire une calebasse de dolo et de goûter à un met réputé du Sud : les chitoumous, autrement dit des grosses chenilles toutes noires. Pour limiter les dégâts et les appréhensions de cette expérience gustative, nous les avons choisies frites et en sandwich, avec des oignons et du piment. Et c’est assez bon, finalement ! Je promets d’en ramener lors de mon prochain passage en Suisse : avis aux amateurs !!!

 

                                              L'ancienne mosquée

Au temps colonial, la ville a pris le nom de Bobo-Dioulasso (littéralement « la maison des Bobo et des Dioula », principales ethnies de la ville), et a été capitale du Haut-Sénégal-Niger. Mais aux indépendances (1960), la centralité de Ouaga ainsi que l’allongement de la voie de chemin de fer en provenance d’Abidjan lui au fait perdre ce titre. Aujourd’hui, on dit de Bobo qu’elle est la capitale économique du Burkina, surtout en raison de sa proximité avec la Côte-d’Ivoire et le Mali, ce qui en fait une plaque tournante pour le commerce. Le marché est d’ailleurs un point d’intérêt de la ville, puisqu’on y trouve des marchandises des pays voisins à prix modérés (par rapport à Ouaga). Je me suis réjouis toute la semaine d’y aller avec mes deux collègues, mais le jour où nous avons trouvé le temps d’y aller les 3, le vendredi, il y a eu des mini-émeutes : en fait, 3 boutiques s’étaient faites cambriolées la nuit précédente, ce qui a soulevé la colère des commerçants puisque ceux-ci paient une brigade armée pour la surveillance nocturne du marché. Par solidarité et dans un vent de légère panique, toutes les boutiques ont fermé et les gens sont rentrés chez eux ou ont rejoint les meutes de manifestants qui tournaient dans et autour du marché. Frustration. Heureusement, j’ai pu me rattraper le dimanche avec Pierrick.


Du fait de son passé  colonial important, la ville compte de nombreux bâtiments datant de cette époque, et qui ont pour modèle l’architecture soudano-sahélienne. Le meilleur exemple est la gare, qu’il est officiellement interdit de photographier sans autorisation ; on a quand même essayé de prendre des clichés volés, en passant devant avec la mobylette, mais le résultat n’était pas très convaincant. Voici donc une photo « officielle » (je présume), que j’ai trouvée sur le net. 



Ce qu’il y a d’intéressant lorsqu'on est à Bobo, ce sont les nombreuses possibilités de sortir de la ville pour visiter des sites et voir de très beaux paysages, qui contrastent littéralement avec ce que l’on peut voir sur le plateau mossi : tout est vert et luxuriant, surtout à cette période de l’année,  l’hivernage. Nous avons profité de notre WE pour nous rendre à Banfora, petite ville au sud-ouest de Bobo, à 1h30 de bus. Là, nous avons loué une mobylette pour nous rendre aux cascades de Karifiguéla, à une quinzaine de km de la ville. C’était génial de pouvoir se balader librement dans la nature, de traverser les champs et les villages, et d’admirer le panorama ! Mais pour ça, nous avons dû esquiver la présence lourde et insistante des guides, qui tenaient absolument à nous accompagner jusqu’aux chutes… Il faut dire que ces guides, que Pierrick et moi appelons affectueusement les « rastas bob », ne sont pas toujours très honnêtes envers les braves et naïfs touristes que nous sommes, et il est très facile de se faire embobiner. Heureusement, nous sommes restés forts devant l’adversité, et on leur a assuré qu’on connaissait très bien la route des cascades, et qu’en aucun cas on allait s’éloigner des sentiers battus pour se perdre dans les champs de canne à sucre ou pour profaner les lieux sacrés. Et effectivement, nous sommes arrivés au bas des cascades sains et saufs. Après notre trempette dans les cascades, nous nous sommes rendus au pied des dômes de Fabédougou, que nous n’avons pas vraiment visité vu l’heure tardive.

                                     Le jour de mes XX ans, à Banfora !

En tout cas, cette journée, qui était d’ailleurs ma journée d’anniversaire, a été formidable et j’en garderai un très bon souvenir. Mais assez de blabla, passons maintenant aux choses sérieuses : des photos sont en ligne dans l’album « Bobo-Banfora, juillet 2009 ». Bon visionnage ! 

Publié dans Escapade

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