Quelques règles de circulation à Ouaga

Publié le par Marie

Quoi de plus logique que de faire suivre un article sur une mobylette par quelques spécialités de la circulation routière ouagalaise ? Il est vrai qu’au premier abord, la circulation ici semble plutôt chaotique, surtout dans le centre-ville où se mélangent allégrement voitures (de la plus pourries au plus rutilant 4x4), camions (parfois arrêtés en pleine route pour décharger), bus de toutes sortes, vélos (plus ou moins chargés, il arrive parfois que l’on distingue à peine le conducteur derrière son chargement de bidons, cartons, poulets…), mobylettes et scooters, piétons (plus ou moins chargés eux aussi), charrettes… A cela il faut ajouter les boutiquiers et autres tabliers qui ornent souvent les bords de la route. On secoue tout ça avec beaucoup de chaleur, des odeurs diverses et variées (transpiration, pots d’échappement, caniveaux à ciel ouvert…), de l’agitation et parfois un peu d’énervement, et on obtient un carrefour typique de Ouaga.

Les règles de la circulation sont quasi les mêmes que chez nous, pour ce que j’en sais, mais il existe tout de même quelques spécificités… Voici donc pour vous une petite liste non-exhaustive de ce qui est interdit par le code, mais pratiqué par les usagers et donc admis par une large majorité (et parfois recommandé, suivant les situations !) :

 

- écraser plus petit que soi : ici, c’est la loi du plus fort, le vélo fonce dans les piétons, la P50 bouscule les vélos, la moto renverse les mobylettes, la voiture aplatit les motos et le 4x4 pulvérise tout sur son passage.

 

- dépasser par la droite, la gauche et couper la route : pratique quand un bus ou un camion bouche le passage, ou pour se positionner aux premières lignes à un feu rouge. Assez déroutant quand même quand on est en pleine circulation. Le plus petit est ici gagnant, puisqu’il se faufile beaucoup mieux.

 

- brûler un feu rouge : attention tout de même aux gendarmes dissimulés derrière les bosquets, surtout en fin de mois (no comment).

 

- forcer le passage à un carrefour : obligatoire si l’on souhaite réellement se rendre là où on l’avait prévu.

 

- ignorer la priorité de droite dans un carrefour : c’est en général le plus gros qui passe d’abord, les autres se débattent pour suivre ensuite. Dans un six-mètres, c'est-à-dire un carrefour non-goudronné, c’est généralement celui qui est sur une route dont le sillon est le plus creusé qui passe d’abord, sauf si l’on se retrouve face à un 4x4, qui a bien sûr la priorité.

 

- appliquer la priorité de droite dans les ronds-points : cela semble assez étrange, mais c’est celui qui s’engage dans le rond-point qui est prioritaire, ce qui provoque des amas de véhicules avant chaque entrée, afin de laisser passer ceux qui arrivent dans le rond-point. Il y a parfois même des feux à l’intérieur du rond-point… mais je croyais qu’un rond-point servait à fluidifier le trafic ?!

 

Avec ce genre de règles, où chacun doit frayer son chemin tant bien que mal, les accidents sont choses courantes. Ils ont plutôt lieu sur les grands axes qui sortent du centre-ville, comme le Bvd Charles-de-Gaulle ou l’Av. Babanguida, où les gens roulent comme des fous. Et pour en avoir vu quelques-uns, ça ne fait vraiment pas envie, donc la prudence et le casque restent de mise !

 

Publié dans Ouaga

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