Nos étrangers

Publié le par Marie

"Est-ce que tes étrangers sont bien arrivés ?", c'est la question que m'a posée mon collègue après mon aller-retour express à Waga. Oui, ils sont bien arrivés, et c'était chouette de les revoir !

En Suisse, quand on parle d'étrangers, il y a souvent une pointe négative dans le ton de la voix. Mais au Burkina, recevoir des étrangers est avant tout un honneur. Avoir un étranger, c'est recevoir chez soi un proche - ami ou famille - ou le proche d'un proche, ou le proche d'un proche d'un... Bref, avoir un étranger chez soi, c'est recevoir qqn sous son toit pour qqs heures ou qqs jours. L'étranger peut venir d'un autre pays, mais aussi d'une autre région, d'une autre ville, d'un autre quartier, d'une autre famille. A ce rythme-là,  l'on devient vite l'étranger de qqn ! un Burkinabè qui voyage devient donc étranger dans sons propre pays !

L'étranger,  c'est qqn à qui l'on va servir à manger, offrir des sucreries, sortir la jolie nappe et les plus belles assiettes, laisser la meilleure chaise ou la meilleure place dans le canapé (en face de la TV allumée), prêter sa moto, donner son matelas (pas toujours, mais déjà vu !). L'étranger et roi, et les Burkinabè mettent un point d'honneur à recevoir leurs hôtes dans les meilleures conditions ; c'est une question d'estime et d'honneur. Etant une étrangère chronique dans ce pays, j'ai été reçue moult fois dans de nombreuses familles, et croyez-moi, l'expérience est unique et parfois gênante !

Mais maintenant que j'ai un (deux) chez-moi ici au Burkina, c'est à mon tour de recevoir des étrangers ! Et hier soir, Pierrick et moi avons pris la route de l'aéroport (oui, nous on accueille de vrais étrangers qui viennent de loin !!!) pour aller chercher chacun son étranger: Pierrick son professeur et moi un vieil ami de passage à Waga. Bien sûr (et heureusement pour moi, peut-être), le professeur n'a pas logé chez nous, mais j'ai fait du mieux que j'ai pu pour recevoir mon ami dans les meilleures conditions, même si je n'ai pas sorti de nappe... Malheureusement, mon ami est déjà reparti. Il nous reste donc à recevoir chez nous le professeur...

Tout cela pour dire aussi que vous serez dignement accueillis, si l'envie vous venait de passer par le Burkina ces prochains mois !


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